Suivi des facteurs environnementaux pour la prévision des crises humanitaires liées aux sécheresses – application à Madagascar
L’objectif scientifique général du projet est d’évaluer dans quelle mesure les sécheresses liées à la variabilité climatique intra et inter-annuelle, peuvent impacter en cascade la végétation, les ressources en eau et la santé des populations du Sud-Ouest de Madagascar. Nous supposons que dans les régions semi-arides, le stress hydrique qui affecte la végétation et les ressources en eau se répercute de façon directe et/ou indirecte sur les populations. Ces répercussions peuvent être de différentes nature (1) le manque d’eau de boisson qui pousse les populations à se tourner vers des eaux de moindre qualité; (2) le manque d’eau ménagère qui induit un manque d’hygiène favorisant la propagation des maladies et (3) le manque d’eau agricole qui limite la production de denrées alimentaires et mène les populations vers la malnutrition.
Pour mener à bien le projet, les données de santé qui recensent le nombre d’admissions dans les centres de santé et le niveau de malnutrition par district ainsi que les données de sécurité alimentaires disponibles par le biais de systèmes d’alerte précoce internationaux (GEOGLAM, FEWSNET, ASAP, GIEWS) seront utilisées pour refléter la situation humanitaire du sud-ouest de Madagascar. Les données de télédétection seront utilisées pour caractériser le climat (précipitation, évapotranspiration) et les indices de sècheresse et de végétation (SPEI, NDDI, TDVI, NDWI). Les produits de télédétection seront préalablement comparés à des données observées au sol pour évaluer/améliorer leur qualité.
Finalement, des analyses statistiques multi-variées seront mises en œuvre pour mettre en relation les chroniques de données environnementales (précipitations, indices de sécheresse et végétation) et les statistiques sanitaires et de sécurité alimentaires disponibles pour le Sud-Ouest de Madagascar. Ces analyses permettront de (1) comprendre dans quelle mesure l’impact de la sécheresse peut affecter la situation humanitaire, (2) rechercher si certains districts sont plus ou moins vulnérables aux problèmes liés au manque d’eau en fonction de leur contexte (e.g. hydrogéologique, climatique). Les connaissances acquises devraient permettre d’améliorer les outils de prévision des crises humanitaires et ainsi d’aider les organisations humanitaires et gouvernementales à rendre leurs actions plus efficaces.